vendredi 14 septembre 2018



On ne parle pas assez de la scène anglaise, pourtant elle est très active à l'image de Dj Supreme du groupe légendaire Hijack qui enchaîne les productions, ici au côté de House of Hippies.
"War on drugs"est le genre de titre bien hardcore et engagé façon british, que je peux largement diffuser lors de mes conférences sur l'histoire de la politique dans le rap. Le clip est suffisamment explicite pour ceux qui ne parlent pas la langue de Shakespeare, à voir absolument.


jeudi 13 septembre 2018

Chuck D, la révolution sur tous les fronts

   @ Gallery 30 South 
 On connait le révolutionnaire Chuck D du groupe Public Enemy, avec sa voix de ténor et ses textes acerbes contre les politiques. On le connait moins bien avec ses projets musicaux rock/rap, Confrontation Camp et Prophet of Rage avec lequel il vient de sortir un album. On ne le connait quasiment pas comme graphiste (sa formation première), créateur du mythique logo à la cible, de Public Enemy. On le connait encore moins dans son rôle d'historien de la culture hip hop avec son livre This day in rap and hip hop history paru récemment.
Et voilà que le monsieur nous sort une nouvelle casquette, celle d'illustrateur. Quand Chuck D ne prend pas sa plume pour écrire des textes engagés, il la tient pour dessiner et croquer tout ce qui se passe autour de lui.
En mars 2018, il donnait sa première exposition intitulée “Behind the Seen" à la Gallery 30 South de Passadenas en Californie. Pour cette première, Chuck a exposé une série de sketches à la peinture et à l'encre, inspirée de ses rencontres lors de tournées avec ses groupes respectifs.


Public Enemy Timeout 
watercolor, ink on strathmore paper 12×9

Rhyme Syndicate 2.0 
watercolor, ink on strathmore paper 11×14

Blas Teacha 
watercolor, ink on strathmore paper 12×9″ 

jeudi 6 septembre 2018

Jimmy Castor

Jimmy Castor aka Everything Man était un chanteur, parolier et multi instrumentiste (saxophone et bongos entre autre), qui joua différents styles de musique au cours de sa carrrière, passant du Doo Wop, à la latin soul puis à la funk. Au début des années 70, à la naissance de ce que l'on allait appeler plus tard la culture Hip Hop, les dj's utilisaient une partie de certains de ses titres pour créer leurs breakbeats.
Son titre "Just Begun" est depuis devenu un  hymne pour toutes les B.Girls et tous les B.Boys à travers le monde.
Comme beaucoup d'artistes de cette période, ses titres ont été samplé un grand nombre de fois par des rappeurs tels que Grandmaster Flash and The Furious Five, Eric B. & Rakim, 3rd Bass, Chuck Chillout, Main Source, Everlast, Mos Def...
Jimmy Castor aka Everything Man was a singer, songwriter and multi intrumentalist (saxophone and bongos). He'd play different kind of music from his debut till his death in 2012 (doo-wop to Latin soul to funk). In the early year of Hip Hop culture in 70's, the dj's began using snippets of his songs to create their breakbeats. His track "Just Begun" is a true hymn to all the B.Girls and B.Boys around the world. His work has been sampled numerous times by hip-hop artists like Grandmaster Flash and The Furious Five, Eric B. & Rakim, 3rd Bass, Chuck Chillout, Main Source, Everlast, Mos Def...





mardi 4 septembre 2018

Quel est le point de départ de Stop The Violence Movement ? (part 1) + english version



Le samedi 10 septembre 1987, la tournée Dope Jam marque une halte au coliséum de Nassau (Long Island). En tête d’affiche, Boogie Down Production, Kool Moe Dee et Doug E. Fresh. Les jeunes de New City et de Long Island se sont déplacés massivement pour voir leurs artistes préférés.
Ce qui était supposé être une soirée mémorable, va tourner au cauchemar.
Des membres de gangs hispaniques et afro-américains du coin ont spécialement acheté leurs billets pour commettre des agressions. Frappés, poignardés, rackettés, par les assaillants, la violence est telle que cette soirée va coûter la vie à un spectateur.
Pour les médias, il n’y a qu’un seul coupable : le Rap. La télévision, les émissions de radio, les journaux tous sont d’accord pour dire que le cocktail jeunesse plus rap, égal violence. Ils imputent la cause de toute cette haine aux paroles des rappeurs, qui soit disant les poussent à se battre. 
Visiblement, la popularité du rap et des nouvelles stars venues du ghetto, dérangent certaines personnes dont de nombreux politiciens. Cet épisode tragique donne un bon prétexte à tous ses détracteurs pour pointer du doigt ce nouveau genre musical qui fait fureur auprès de toute la jeunesse américaine. 



Agacés, des rappeurs décident de prendre la parole publiquement et de raconter ce qui s’ est réellement passé. Ils le feront de la meilleure des manières, en musique. à aucun moment, les médias, n’ont fait la différence entre les membres de gangs venus spécialement dépouiller des fans de musique et les victimes, simples spectateurs.
Ann Carli, Duane Taylor de Jive records, le journaliste Nelson George (spécialiste de la culture hip hop), Terry Moorer de First Priority Records, Charlotte Hunter et Faith Newman de Def Jam ainsi que d’autres personnes vont joindre leur force pour créer le Stop Violence Movement, une organisation pour lutter contre la violence dans le ghetto à travers tout le pays.

Un all star des meilleurs rappeurs du moment fut réuni pour créer une chanson dont la base est le titre déjà existant, “Stop The Violence du groupe BDP.


En 1988, le morceau “Self Destruction“ sort et le Stop Violence Movement voit le jour avec trois but à atteindre :
- Que les rappeurs mettent en évidence auprès du public la réalité sur les crimes entre afro-américains et qu’ils pointent les véritables causes et les dégâts dans la société.
-De lever des fonds qui seront redistribués aux associations qui œuvrent déjà pour combattre l’illétrisme et les délits dans les endroits défavorisés.
- De montrer que le rap peut-être un outil pour stimuler les jeunes du ghetto.
Somy King



How started the Stop The Violence Movement ?

On Saturday, 1987 September 10, the Dope Jam tour“ made a stop in the Long Island’s Nassau Coliseum. The headline was Boogie Down Production, Kool Moe Dee and Doug E. Fresh. Young people came from everywhere around New City and Long Island, to their favorite artists.
What was suppose to be a great night became nightmare. Many concertgoers were robbed, stabbed and a young man was murdered by black and hispanic gang members who bought tickets to get in to commit wildness acts.
For the media, there was one guilty, rap music. Television, radios, newspapers all of them said in chorus that  rap and youth equal Violence. They reported the tragedy as if the rap lyrics has inspired the young listeners to fight each over up. They wanted to blame youth and rap music, since this music started to have stars. Since this music started to become popular. This tragic episode was a good thing for its detractors.
They didn’t try to make a difference between gang members and victims. At this point, only the rappers could say what really happened and defend themselves. And they did it in the best way, in music.
Ann Carli, Duane Taylor from Jive records, journalist Nelson George, Terry Moorer of First Priority Records, Charlotte Hunter and Faith Newman from Def Jam and more, joined their effort to form the backbone of The Stop Violence Movement.
They took the BDP’s song “Stop The Violence to be the basis for an all star rap record. The next year the song was release and The Stop Violent Movement was born with three goals :

- for the rappers to raise public awareness of black-on black crime and point out its real causes and social cost.

- to raise funs for a charitable organization already dealing with the problems of illteracy and crime in the inner city.

- to show, that  rap music is a viable tool for stimulating reading and writing skills among inner city kids.


Somy 




lundi 3 septembre 2018

Troop, la véritable histoire de la marque aux flèches / Troop, the true story (english version)

En 1985, The Jew Man’s une petite boutique du South Bronx, devient l’un des magasins préférés des jeunes des quartiers défavorisés. Teddy Held son propriétaire, vends des baskets de toutes marques à des prix plus que raisonnables et il n’hésite pas parfois à faire des petites ristournes à sa jeune clientèle peu aisée. Après avoir récupéré un stock de Puma blanches qu’il n’arrive pas à vendre, il fait appel à quelques graffeurs qui les customisent à la bombe. Du jamais vu, les gosses du coin vont s’arracher ses chaussures à 50 dollars et vider le stock. 
Teddy comprends très vite l’importance que tous ces jeunes accordent à être le premier à porter de nouveaux modèles et des nouvelles marques que très peu de gens connaissent (comme la marque Lotto), histoire d’être original. Il crée donc sa propre ligne de sportswear. Pendant environ trois ans, Troop va devenir la marque préférée des jeunes hiphoppers américains et du monde. Trois années durant lesquelles des modèles de baskets, de vestes, de survêtements et T-shirts vont faire le bonheur de rappeurs comme Stetsasonic, MC Hammer, Eric & Rakim, Salt N’ Pepa, Dimple D, pour en citer quelques uns. 
Teddy et ses associés, son frère Harvey et un coréen du nom de William Kim, inondent le marché du streetwear en très peu de temps et font entrer Troop dans le top 10 des marques les plus vendues.
LL Cool J, l’un des rappeurs qui fait le plus parler de lui à l’époque, sera le premier artiste hip hop à poser en photo entièrement vêtu de Troop, une bonne publicité gratuite pour la marque, qui lui fait faire un bond en avant.
Mais, la concurrence voit d’un très mauvais œil cette fulgurante ascension et va tout mettre en œuvre pour contrer le mini raz-de marée provoqué par Troop.
Après avoir envoyé des espions, beaucoup vont reprendre les créations de la marque aux flèches, comme le scratche au dessus des lacets et les bulles d’air dans les semelles. Les concurrents ne s’arrêteront pas là, pour anéantir les patrons de Troop, ils lancent une rumeur qui va être fatale pour la marque. 
Troop serait une marque créée par le Ku Klux Klan qui aurait trouvé un moyen de se faire de l’argent en vendant leurs produits chers aux minorités. La rumeur va très vite enfler. Dans le milieu Hip Hop, le bruit court que LL Cool J aurait jeté sa veste Troop durant une interview télévisée avec Oprah Winfrey. 
Les choses vont aller encore plus loin, Troop qui est un acronyme de “Total Respect Of Our Oppressed People“ (total respect pour notre peuple opprimé), devient avec ce bruit de couloir, “To Rule Over Oppressed People“ (pour régner sur les peuples opprimés), message secret qui serait caché à l’intérieur de la semelle. 

Avec cette phase : « Cause I write rhymes in more than just two scoops. And Puma’s the brand cause the Klan makes Troops » tiré du titre “I Pioneered This“, MC Shan va donner le dernier coup de massue qui va enterrer la marque.
Ce que beaucoup ignorent,  c'est que les patrons de Troop sont deux juifs américains et un coréen et n’ont aucun lien avec le Ku Klux Klan. Début 90, Teddy Held et ses associés vendent la marque qui  refait surface en 2015. 
Après trente ans d’inactivité, Troop ressort ses vieux modèles désormais devenus collector.
Somy



English version
In 1985, “The Jew Man’s”, a small shop in South Bronx became a hot spot for intercity youth. Teddy Held, the owner, sold all sorts of sneakers at more than reasonable prices and often didn’t hesitate making deals with his young, less than fortunate clientele. After receiving a shipment of white Puma sneakers that weren’t selling, he called in a few local graffiti artists who then customized the shoes with spray paint. Like nothing ever seen, the neighborhood youngsters ripped the shoes off the shelves at $50 a pair and completely emptied the stock.


Teddy quickly understood how important it was to the local youth to be the first to wear new models and new brands that very few people knew (like the brand Lotto), just to be original. He then created his own line of sportswear and for 3 years, Troop was the favorite brand of young, American and international hip hoppers. 3 years during which models of sneakers, jackets, sweat suits and t-shirts made rappers very happy such as Stetsasonic, MC Hammer, Eric & Rakim, Salt N’ Pepa and Dimple D to cite a few.


Teddy and his associates, his brother Harvey and a Korean named William Kim, flood the street wear market in a very short amount of time and make Troop one of the top ten most sold brands. LL Cool J, one of the most talked about rappers at this time, was the first artist to pose for a photo entirely dressed in Troop gear, some free promotion for the brand that helped them leap forward in the business.
Competition did not take this ascension very well and did everything in their power to counteract the mini tsunami wave caused by Troop. After sending spies, many competing brands reproduced some of Troop’s creations such as Velcro above the laces and air bubbles in the soles. But the competitors didn’t stop there. In order to destroy the owners of Troop, they started a rumor that would prove fatal for the brand: that Troop was a brand created by the Ku Klux Klan as a way to make money selling expensive products to minorities. The rumor spread like wildfire; in the hip hop industry, word spread that LL Cool J threw out his Troop jacket during a television interview.
Things go even further; Troop, which is an acronym for “Total Respect of Our Oppressed People” was said to actually be “To Rule Over Oppressed People”, a secret message that was hidden in the shoes’ soles.
With the phrase “’Cause I write rhymes in more than just two scoops. And Puma’s the brand ‘cause the Klan makes Troops” from MC Shan’s “I Pioneered This”, Troop received it’s fatal hit.
Something many people ignore is that Troop was founded by two Jewish-American men and a Korean and therefore have to ties to the Ku Klux Klan. In the early 90’s, Teddy Held and his associates sell the brand that has since resurfaced in 2015. 
After 30 years of inactivity, Troop is now selling old models that have since become collectors’ items.
Somy

Conférence hip hop : de la Old school à la New school par Somy King et DJ Junkaz Lou

 Il y a quelques jours, je donnais en compagnie de DJ Junkaz Lou , une conférence sur les débuts du rap américain de 1973 à 1983.  Cette pér...